Les débuts

Née sous le signe du taureau le 2 mai 1989 à Chartres, on l’aurait plutôt imaginée panthère ou  tigresse…mais voilà, ça ne se fait pas en astrologie…Dommage ? Pas sûr. Allison a le don de faire tourner les histoires dans le sens qui lui convient, comme les aiguilles des jolies montres pour lesquelles elle avoue un penchant. Et ça lui réussit.
Des prédispositions physiques premium, un toucher de balle magique et un amour inconditionnel de la gagne (même dans les quiz!) vont tracer le destin d’Allison.

Ne laissant rien au hasard, perfectionniste et rigoureuse tout autant qu’elle est talentueuse ; sa rencontre avec le handball est pourtant le fruit du hasard. Petite, elle s’est essayée à tous les sports ou presque. Plutôt douée pour tout, elle sera même championne de France UNSS de tennis de table ! Mais revenons au handball. Elle va faire sa rencontre lors de vacances scolaires, dans un centre de loisirs. Son aisance va sauter aux yeux de Daniel Deherme, qui lui propose alors de rejoindre le club d’Aubervilliers (93). Elle a trouvé son terrain de jeu mais elle ne le sait pas encore.

Vite. Ce mot lui colle à la peau. Tout ira vite. En 2003, à 14 ans, elle intègre le Pôle Espoirs de Tournan-en-Brie. Vite, elle sera retenue en Equipe de France Jeunes et vite désignée meilleure demi-centre d’Europe puis du Monde.

Pas encore le droit de voter mais déjà appelée en Equipe de France A par Olivier Krumbholz. Son premier jersey tricolore, elle l’enfile le 27 février 2007, à Nantes pour affronter la Chine, en match amical. Un autre hasard ? Allez savoir…Le 7 est son chiffre, celui de son maillot, toujours. Et encore une fois, tout ira vite et bien : 1er Mondial à 18 ans puis 1ers Jeux à Pékin. Elle est très jeune, la liste deviendra très longue…

L'explosion

Exploser si précocement, cela aurait pu être dangereux. Cela ne l’a pas été car Allison, c’est la tête et les jambes et surtout un socle de valeurs très fortes, celles avec lesquelles l’a élevée, la bien-nommée, Marie-Ange. Son pilier. Sa mère. La force du lien qui les unit explique beaucoup de choses dans le parcours d’Allison, toujours heureuse de lui rendre un hommage justifié.

Côté clubs, son parcours est celui d’une globe-trotteuse en quête de trophées. Ce sera d’abord Issy de 2006 à 2009 puis elle boucle ses valises pour rejoindre Metz, le must de l’hexagone. La moisson y sera exceptionnelle. Trois saisons en Lorraine et un premier titre de Championne de France, une Coupe de France et deux Coupes de la Ligue.

Il parait « qu’à 20 ans, on ne compte pas les années… ». 2009. Celle-là pourtant va compter, double sûrement. L’Equipe de France sera vice championne du Monde en Chine, ces « Femmes de Défi »,  petites fiancées d’une France qu’elles font vibrer ! Allison crève l’écran et sera élue « Meilleure joueuse du Monde » ; la seule Française à ce jour à avoir soulevé ce prestigieux trophée. Lourd ? Forcément un peu car il faudra toujours être meilleure, toujours prouver, et surtout, il faudra durer !

Dix ans après, Allison est toujours là, en quête de ses 4èmes Jeux Olympiques. Il faudra donc être une guerrière. Ca tombe bien, c’en est une. Il faudra se relever aussi, plusieurs fois. Décembre 2011, Mondial au Brésil, son genou cède lors de la demi-finale face au Danemark (la France finira argentée). Allison, elle, ne cède pas car le compte à rebours est lancé pour les Jeux de Londres. Elle y sera. Toutefois, les ambitions légitimes de médaille française seront déçues. La blessure collective mettra du temps à cicatriser.

L'appel du large

Lorsqu’elle quitte Metz, c’est d’abord pour la Roumanie, à Valcea puis direction la Macédoine, au Vardar Skopje. Elle s’épanouit dans ce club de calibre mondial où elle a retrouvé Siraba Dembélé et Amandine Leynaud. Elle engrange les titres nationaux, les Coupes. Ce sera ensuite Ljubjana où elle rejoint Amélie Goudjo. L’aventure y sera de courte durée. Le club, en proie à des difficultés financières, ne peut payer les joueuses ; elle finira sa saison au HCN Nîmes. En 2015, retour en Roumanie, au club de Baia Mare afin de disputer la Ligue des Champions. Elle a à peine 25 ans. Seulement. Elle, c’est déjà à Rio et aux Jeux qu’elle pense. C’est allé vite, encore. Rio argentée, pas ce qu’elle voulait. L’or devra attendre mais elle ramène dans ses bagages le titre de « meilleure arrière gauche des Jeux ».

En 2016, la voici en Bretagne. Le BBH a des ambitions. Elle aime ça. Elle y restera jusqu’en 2018 et gagnera un nouveau titre de Coupe de France et sera élue « meilleure défenseur du championnat ».

En juin 2017, une fragilité à la cheville la pousse à se faire opérer. Là aussi, il faudra encore aller vite pour faire son grand retour avec l’Equipe de France pour le Mondial allemand. On lui expliquait que c’était impossible ; elle l’a donc fait. Elle a bien fait, la France est championne du Monde. Elle aussi.

Il y a dans le parcours d’Allison beaucoup d’épisodes et de rebondissements dignes de la dramaturgie. L’Euro de Hand, organisé magistralement en France en 2018, sera le théâtre, lors de la finale, d’un de ses rôles les plus marquants. Son expulsion, plus que controversée, en seconde période (sur un penalty qu’elle marque) va galvaniser « les filles » et figer Allison dans le rôle d’héroïne, malgré elle, d’une victoire qui fait exulter la France. Au coup de sifflet final, en larmes, ses coéquipières se jettent sur elles. Championnes d’Europe à la maison, on peut cocher, c’est fait, et bien fait !

Reste une obsession, un graal, une rage, un cri….celui qui la pousse à aller chercher l’or olympique. Il faudra attendre 2021.

Le hand mais pas que

De retour dans sa capitale chérie, Allison évolue depuis 2019 au Paris 92. Une saison tronquée par le Corona ; le monde entier privé de sport, privé de presque tout. Ahurissant et confinant. Avant de repartir pour de nouvelles aventures, elle en profite, studieuse, pour passer ses examens. Inscrite en Master Finance à l’EDHEC dans un cursus destiné aux sportifs de haut-niveau, elle cisèle sa reconversion. Comme sur le terrain, anticiper. Toujours.

Fascinée depuis le plus jeune âge par le monde de l’entreprise…il y a de la business woman dans cette championne-là ! Trader ? Peut-être ou sûrement un projet en synergie avec le sport, et plus probablement le hand…Nous verrons bien. Après…Elle s’y prépare en donnant des conférences auprès d’entreprises sur le rebond après l’échec et l’esprit d’équipe ;  s’implique fortement sur les sujets du rayonnement du sport féminin et du droit des femmes, tout court.

Son goût pour le voyage et les challenges sportifs amène Allison à poser ses valises au Monténégro en 2020 où elle porte les couleurs du club de Buducnost Podgorica. Cette saison marque le retour en club d’Allison sur la scène européenne. C’est d’ailleurs au cours d’un match intense de Ligue des Champions qu’elle reçoit un mauvais cout au visage qui l’empêchera malheureusement de participer au championnat d’Europe avec l’équipe de France. C’est donc sans elle que ses coéquipières de longue date décollent pour le Danemark où elles finiront deuxième derrière les infatigables norvégiennes. Un grand rendez-vous manqué pour Allison, la frustration est grande et la motivation toute trouvée et orientée vers un seul objectif, Tokyo 2020.

La consécration

En raison de la pandémie mondiale de COVID-19, les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 se déroulent à l’été 2021. L’équipe de France commence la compétition en demi-teinte, en essuyant 2 défaites et 1 nul pour 1 victoire à l’issue de la phase de groupe. Mais il en faut plus pour décourager Allison et les bleues qui font preuve de caractère et d’autorité pour dérouler un handball impressionnant sur les matchs suivants. Il se dit que le début de compétition mitigé a donné lieu à une mise au point entre les joueuses. Grand bien leur a pris puisque l’équipe de France écrase la concurrence pour se hisser en finale face à la Russie. La même Russie qui les avait privé de la médaille d’Or 5 ans plus tôt à Rio.

On prend les mêmes mais cette fois, l’histoire ne se répète pas. Les Françaises disposent des russes et offrent au handball féminin français, le seul titre manquant à son palmarès. Championne Olympique, ca y est, c’est fait ! Quelle fierté pour Allison dont le nom s’inscrit un peu plus dans l’histoire du handball français et qui s’offre le dernier titre manquant à son palmarès en équipe nationale. A cette médaille d’or vient s’ajouter la médaille de chevalier de la Légion d’Honneur, remise par le président de la république française suite au succès olympique.

C’est couverte d’Or Olympique et de la Légion d’Honneur, qu’Allison fait son retour à Ljubljana à l’été 2021. Elle intègre les rangs du RK Krim Mercator, 6 ans après son passage de quelques mois dans le club de la capitale slovène. Fort de nouvelles ambitions européennes et renforcé par l’arrivée de joueuses expérimentées, Krim entend bien répondre au challenge qui l’attend en Ligue des Champions.

Découvrez son palmarès complet en club et en équipe de France.

Ses loisirs ? Quand il reste de la place, si elle ne voyage pas, elle se passionne pour les autres sports, tous les sports ! Supportrice fidèle du PSG, elle est aussi fan de rugby et d’ailleurs ambassadrice de WC Rugby 2023. D2couvrez Allison à travers son univers.

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